Riding waves on Africa’s western-most point — Dakar - Bubblegum Club

Surfer des vagues à l’endroit le plus occidental d’Afrique — Dakar

*This article has been translated thanks to the support of the French Institute of South Africa (IFAS)

*Cet article a été traduit grâce au soutien de l’Institut français d’Afrique du Sud (IFAS)

Chaque après-midi, Ndiaye quitte ses amis et sa famille assis autour d’un repars traditionnel sénégalais composé de riz et de poisson. Au lieu de perdre son temps à manger, « Patina » comme tous le surnomme, quitte le quartier côtier du village de Ngo, et s’éloigne, torse nu, une planche de surf sous le bras.

Garage Magazine numéro 18

Le récit dominant de l’histoire nous amène souvent à croire que tout ou presque – ce qui est impressionnant, créatif ou imaginaire – émerge de la culture blanche. Que ce soit les avancés scientifiques majeures, la philosophie, ou même ce qui relève des loisirs et de l’art. Le surf en fait partie, c’est une activité culturelle et sportive victime de ce type de blanchissement, complètement déconnectée de ses origines en Polynésie, et imaginer un surfeur qui ne soit pas blond, aux yeux bleus et bronzé peut paraitre difficile à concevoir, même si cela ne devrait pas être le cas. Imaginez plutôt une culture du surf riche se déployant le long de la côte sénégalaise, avec une communauté de surfeurs florissante, surfant sur des vagues houleuses qui viennent se briser sur la pointe le plus occidental d’Afrique. Enfant, dans la région enclavée de Johannesburg, j’ai longtemps lu les pages du magazine SaltWater Girl pendant des heures ; et je ne me souviens pas être tombée sur un visage qui ressemble au mien. Loin de là. A présent, les vagues d’enthousiasme suscitées par les surfeurs sénégalais commencent à franchir les frontières du pays et de sa ville côtière, Dakar. Il est ironique que cela ne se produise que maintenant, alors que le pays fait partie de la culture surf depuis sa représentation dans le film de surf Endless Days, sorti en 1964.

 

 

En 2017 des surfeurs locaux ont participé pour la première fois aux World Surfing Games. La côte sénégalaise qui se situe à l’endroit le plus occidental de l’Afrique continentale, a la chance de recevoir des vagues houleuses provenant des quatre coins de l’océan Atlantique, ce qui en fait un endroit idéal pour le surf. Bien que le nombre de surfeurs réguliers à Dakar est estimé à environ 3000, une interview du coach de surf national sénégalais René Laraise par l’Association Internationale de Surf a permis de mieux comprendre les barrières culturelles limitant la croissance du sport :

Des facteurs culturels peuvent être des obstacles pour des surfeuses ; par exemple la croyance que leur place devrait être chez elle à la cuisine afin que leur mère et grand-mère puissent leur apprendre la façon dont il faut s’occuper de leur futur mari et foyer. Cependant les mentalités ont changé au fil du temps et ces jeunes femmes peuvent choisir ce qu’elles veulent être et ce qu’elles veulent faire tout en continuant à apprendre les bases de l’entretien du foyer. Maintenant on les retrouve dans presque tous les sports. Il y a une belle bande de surfeuses de Ngor et de Yoff avec qui on partage les vagues ! Les barrières économiques sont toujours un problème important, limitant le nombre de personnes qui font du surf. L’équipement pour le surf est toujours trop cher pour la majorité des populations. On a la chance que de grandes marques de surf viennent sponsoriser les jeunes.

Alors que les Jeux olympiques de la jeunesse se tiendront au Sénégal en 2026 et que le surf figure désormais sur la liste des sports en compétition, il sera intéressant de voir quel type d’impact et d’influence cet événement aura sur la diffusion de la culture du surf sénégalaise dans le monde. Il sera, en outre, intéressant de voir la portée et les retombées de l’événement sur la croissance du sport et sur sa promotion, tant au sein du pays qu’à l’échelle mondiale.

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